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La Nuit de l'Union
Au cours de la nuit où je suis aux bras du doux objet aimé
si, tel bois d'aloès, on me brûle, je n'en aurai point de chagrin.
Quand la requête est agréée, l'on n'a plus crainte de mourir:
où est la flèche du malheur? Dis-lui: Viens! je suis bouclier!
O ciel! tiens donc close un moment la petite porte de l'aube
Est-ce donc la Nuit du Destin? ou l'astre du jour? je ne sais.
Est-ce toi en face de moi ou vision, sous mon regard?
Qu'ils serait doux, l'air du jardin et le sommeil dans le verger,
si je n'étais troublé, dès l'aube, par la pleinte du rossignol!
Je le jure par mes deux yeux qui te contemplent, cette nuit:
oh! quel dommage, si demain je regardais autre que toi!
Le voyageur mourant de soif se calme en rencontrant le fleuve;
ses flots ont submergé ma tête; je suis encore plus altéré.
Lorsque je ne te voyais pas, j'étais éperdu de désir;
maintenant, assis près de toi, je suis éperdu de bonheur.
Parle-moi donc! nul étranger ne se trouve en notre présence
hormis la bougie; mais je vais lui couper la langue sur l'heure.
Entre nous deux ne saurait être autre que ce léger tissu;
et s'il nous cachait l'un à l'autre, je le fendrais de bout en bout.
Ne dis pas: De cette douleur, Saadi ne se souvera point.
Dis: commment supporter cette âme soustraite au chagrin que tu causes?
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